Episode 6 : Profession? Procureur anti-corruption

Episode à retrouver sur : Anchor, Spotify, Apple Podcast, Youtube

Marianne Djupesland est l’invitée de ce sixième épisode. Elle a 55 ans et depuis 2004 elle est Procureure au sein d’Økokrim, le bureau en charge des crimes économiques et environnementaux en Norvège. Marianne nous parle de son parcours. Elle a fait des études de droit et a étudié à l’étranger en France et au Pays de Galles. Elle a d’abord travaillé au ministère des affaires étrangères, puis dans un cabinet d’avocats avant de devenir juge assistant et procureur. Elle nous parle de sa première affaire de corruption. Marianne présente ensuite Økokrim ainsi que son mode de fonctionnement. Elle nous raconte son quotidien de procureur qui est varié. Elle suit les enquêtes dès le début, travaille de manière étroite avec les policiers, prend contact avec ses homologues à l’étranger pour obtenir des informations, fait des résumés de l’investigation, met en examen des personnes, plaide devant le tribunal, etc. Økokrim est en charge des plus grandes affaires ce qui demande de mobiliser d’importantes ressources. Chaque procureur traite en moyenne entre 5 et 6 dossiers. A titre de comparaison, en France, c’est plutôt autour de 30 dossiers par procureur. Marianne nous explique ensuite pourquoi une affaire peut prendre plusieurs années avant qu’un procès ne s’ouvre, surtout quand l’information et la preuve se trouvent à l’étranger. Si c’est le cas, alors il faut entamer des démarches officielles pour obtenir l’information dans chaque pays concerné. Dans une affaire qu’elle a traitée, il a fallu l’assistance de 14 pays pour établir les faits. Il est ensuite question des progrès réalisés ces dernières années en matière de lutte contre la corruption. Selon Marianne, il y a encore de nombreux défis à relever. Ainsi, par exemple parce que la coopération internationale prend du temps ou encore parce qu’il n’y a pas de police internationale. Elle nous explique aussi en quoi les journalistes jouent un rôle important et comment les révélations comme les Panama Papers ou Pandora Papers peuvent aider les procureurs. Nous discutons également des difficultés qu’elle rencontre au quotidien ainsi que des risques qu’encourent les procureurs lorsqu’ils enquêtent sur ces grosses affaires de corruption et d’évasion fiscale. Pour terminer l’épisode, Marianne conseille de mettre les questions de corruption au cœur des élections et de soutenir la presse indépendante.

Episode à retrouver sur : Anchor, Spotify, Apple Podcast, Youtube

Abréviations utilisées dans l’épisode :

  • Eurojust = Agence européenne en charge de la coopération judiciaire entre les Etats membres

  • OCDE = Organisation de coopération et de développement économiques

  • UNCAC = Convention des Nations unies contre la corruption

Pour aller plus loin :

Œuvre recommandée par l’invitée :

  • La caviar connection, Partie 1 & 2 (Benoît Bringer, 2021)

Crédits :

Sophie au pays des possibles est un podcast créé, réalisé et produit par Sophie Lemaître. Cet entretien a été enregistré en ligne en novembre 2021. Illustration du podcast et musique par Fabien Doulut. Montage par Fanny Cohen Moreau.

Inscrivez-vous!

Pour ne manquer aucun épisode

Me contacter?

Si vous souhaitez me contacter ou me suggérer des invités, écrivez-moi à l’adresse suivante

contact@sophieaupaysdespossibles.com

Intuit Mailchimp logo
Twitter icon
Email icon
YouTube icon
LinkedIn icon

© Tous droits réservés 2021